L’univers émotionnel – Partie 2

Temps de lecture : 5 à 6 minutes

Dans le premier article, nous avons évoqué ce que sont les émotions, comment se déploient-elles et comment elles nous aident à une meilleure connaissance de soi et nous donnent des indications précieuses sur notre mode de fonctionnement.

Nous allons à présent partager avec vous une des 3 clés essentielles pour aller plus loin dans la compréhension du mode de fonctionnement de vos émotions et pour vous permettre de développer votre intelligence émotionnelle.

Il s’agit de la conscience émotionnelle, c’est ce premier échelon pour apprendre à identifier vos émotions. La conscience émotionnelle nous aide à identifier et délimiter cette brume qui se trouve derrière nos états d’âme afin de prendre le contrôle et de nous sentir plus compétents dans nos vies. Nous parlons ici d’une faculté que nous devrions tous développer, d’un outil au grand pouvoir à l’aide duquel nous pourrions mieux gérer nos émotions.

La conscience émotionnelle

L’expression d’une émotion est universelle. Elle ne dépend ni de la race ni de la culture : un sourire ou un froncement de sourcils ont la même signification partout dans le monde.

La conscience émotionnelle c’est donc de savoir identifier ses propres émotions à travers leurs manifestations physiques, corporelles, psychologiques : rythme, transpiration, tensions, …

Différents niveaux constituent donc la conscience émotionnelle :

  1. Reconnaître la sensation : toute émotion génère un impact physiologique dont nous devons prendre conscience. Notre cœur bat plus vite lorsque nous sommes en colère tandis qu’un large sourire éclaire notre visage lorsque nous ressentons de la joie.
  2. Identifier l’émotion primaire : Toute sensation, tout état d’âme part d’une émotion qu’il faut savoir identifier au moment présent. Est-ce de la surprise ? De la peur ? De la tristesse ?
  3. Distinguer les émotions sociales ou secondaires, combinées à l’émotion primaire : Cette étape requiert un plus grand approfondissement, de la délicatesse et, surtout, du courage. Pourquoi ?
    Parce qu’accepter les émotions désagréables n’est pas simple. Parce qu’il est parfois difficile d’avoir conscience de la manifestation d’une émotion de base, les émotions secondaires peuvent facilement passer au premier plan. Parfois, derrière la tristesse, on retrouve de la frustration, du découragement ou de la déception.

Nos 6 émotions primaires

  1. La colère

Les personnes ayant une faible estime de soi sont plus vulnérables à la colère. Elles réagiront fortement à des situations ambiguës qui laisseraient d’autres indifférentes. Certaines personnes sont plus exposées aux injustices. D’autres ont développé des croyances qui les amènent à évaluer les gens comme agressants et insultants, même lorsque ces personnes n’ont rien fait qui justifie ces perceptions. C’est le domaine des préjugés et des stéréotypes.

Que faire face à la colère ? Il y a une tendance naturelle à réagir par la vengeance, ce qui ne favorise pas la résolution de problème. La colère exprimée sous forme de violence risque toutefois d’éloigner les gens, de les amener à se venger, à saboter nos projets et à se liguer contre nous.

Le contrôle de la colère est un enjeu social important, indispensable à une vie sociale stable et paisible. Le fait de contenir sa colère n’amène pas de problèmes corporels ou psychologiques. Elle se dissipe progressivement sans faire de dommage. C’est lorsque la colère est provoquée de façon récurrente ou continue qu’il y a une menace pour la santé et pour la qualité des relations.

La principale stratégie pour la gestion de la colère consiste à réévaluer la situation induisant la colère, de faire preuve d’empathie envers le problème de la personne qui nous offense et de ne pas voir l’action de la personne comme une insulte personnelle. Pour enlever la provocation, il faut changer le sens qu’on lui donne et réévaluer son importance relative.

  1. La tristesse

La tristesse survient lorsque l’on constate qu’une perte est définitive. Que ce soit suite à la perte d’un emploi, de son domicile suite à un désastre naturel, de la richesse, de la santé, le départ des enfants ou la retraite, ou la fin d’une relation amoureuse, l’acceptation de cette perte prend du temps.

La tristesse survient souvent après une période de lutte contre la réalité de la perte, accompagnée souvent d’une combinaison de colère, d’anxiété, de culpabilité et parfois de honte, d’envie, de jalousie et d’espoir. La tristesse est un état d’inaction dans lequel une personne a abandonné l’idée de pouvoir prévenir ou restaurer la perte. Elle amène la perte d’une identité sociale et la nécessité d’en reconstruire une autre.

Une partie importante du travail du deuil est de se centrer vers le futur sans désavouer ou être amer envers le passé.

Les pleurs d’une vraie tristesse sont brefs et ils soulagent. La vraie tristesse a une fonction positive. Elle permet à la fois de progresser vers l’acceptation de la réalité et de se retrouver, de se reconstruire dans son identité propre. L’énergie est tournée vers l’intériorité.

Soyez égoïste, ou plutôt égotiste quand vous êtes triste. Préoccupez-vous de vous, de vos besoins. Laissez les autres s’amuser, ne cherchez pas à les suivre, ce n’est pas le moment pour vous. Une période de tristesse est un moment de désinvestissement de l’extérieur et d’investissement de soi.

  1. La peur

La peur est associée à la perception d’une menace à notre sécurité personnelle et à notre identité. Elle porte toutefois sur une situation spécifique : un danger concret et soudain à notre bien-être physique.

La peur est bénéfique, seule l’angoisse amène la personne à des représentations mentales inutiles. Il convient donc de toujours clarifier les représentations mentales qui sont à la base de ce sentiment de peur. Pourquoi ? Réfléchir aux causes de cette peur et voir ce qui peut être fait pour se préparer mentalement. Déterminer les mesures à prendre pour faire face à cette situation de la meilleure façon possible.

Antidote contre la peur : LE COURAGE

  1. La surprise

La surprise est déclenchée par une situation inattendue qui provoque un réflexe de retrait, dont le rôle est de s’extraire rapidement de la situation dangereuse

  1. Le dégoût.

Le dégoût s’exprime par des yeux fermés, les sourcils tombants, de gros plis sur le front et au-dessus du nez, des pommettes et des joues bombées. Les lèvres pincées peuvent laisser sortir le bout de la langue. La paume des mains se tourne vers l’avant, comme pour repousser un objet. Une sensation de nausée est possible. Provoqué par une substance nocive, conduit au rejet et à la déglutition et peut ainsi nous sauver la vie.

  1. La joie

La joie est associée à un événement positif qui permet de satisfaire ses besoins et de vivre des expériences en accord avec ses valeurs et ses buts, vécus dans un contexte de bien-être global. L’élément essentiel associé au bonheur est l’impression de faire des progrès raisonnables vers l’atteinte des buts qui nous tiennent à cœur. Il s’agit plus de se diriger vers un but et de bien utiliser ses ressources que d’atteindre son objectif. Une fois le but atteint, y demeurer n’apporte pas le bonheur. Il faudra s’en fixer un autre.

Être gai ne signifie pas être dans un optimisme béat ou voir le monde à travers des lunettes roses tout en niant les problèmes. Notre gaieté montre notre remarquable intelligence, car nous savons que si nous vivons dans un état de plaisir – tellement intense que nous communiquons des sentiments de joie à notre entourage – nous aurons la force de relever presque tous les défis qui peuvent se présenter. Cultivons la gaieté et nous n’aurons plus besoin de tant de signaux d’action pour attirer notre attention : Le rire est au cerveau ce que le sport est au corps !

La joie est l’émotion de la réussite et de l’intimité. On est heureux quand on aime, quand on se sent libre, quand on s’épanouit, quand on se dépasse. Vivre dans la joie ne dépend ni des richesses extérieures, ni des circonstances, mais de la capacité à vivre l’intimité.

Comprendre la relation entre déclencheur et comportement

Mettre en relation le déclencheur et l’émotion : l’émotion ne vient pas de nulle part. Les déclencheurs sont généralement externes : menace, perte, obstacles, promesses non tenues, dialogues agressifs, mais ils peuvent être aussi internes : je me fais un reproche, je suis déjà tendu et susceptible, déjà prêt à bondir, je m’attends au pire.

Il y a toujours une relation très forte entre l’émotion et le comportement automatique. Lorsque l’on est triste, on se replie ; lorsque l’on est joyeux, on est détendu et excité ; lorsque l’on est en colère, on a des comportements d’attaque. L’intelligence émotionnelle nous permet d’être conscient du meilleur comportement adopter face au déclencheur.

Vues sous l’angle purement biologique, ces 6 émotions primaires sont importantes et sont programmées pour participer à notre survie individuelle et collective. Les émotions primaires sont comme une matière première, à partir de laquelle on peut fabriquer toutes les autres émotions secondaires. Un peu comme un peintre avec sa palette des trois couleurs primaires (le bleu, le rouge et le jaune) fabrique et invente toutes les couleurs de sa palette personnelle.

Pour aller plus loin dans la compréhension de nos émotions, nous vous proposons dans l’article suivant, de découvrir la diversité émotionnelle à laquelle nous pouvons faire face.

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